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mercredi 20 février 2013

Quelle réforme pour l'école ? Les rythmes éducatifs en débat

Face à la forte mobilisation des enseignants avec le soutien de nombreux parents contre la réforme des rythmes scolaires la Mairie de Paris organise des réunions publiques de « concertation »au niveau parisien et au niveau local .
Le vendredi 15 février 2013 j'ai pu assister à la 1ère réunion sur la réforme des rythmes scolaires qui avait lieu à l'école Pierre Girard et était animée par le nouveau maire du 19è, M. François Dagnaud et ses adjoints.
F. Dagnaud a d'abord rappelé les enjeux de la réforme . C'est « un projet qui suscite beaucoup de passion », a-t-il dit, auquel il veut « remettre un peu de raison ». « Ce projet s'inscrit dans un projet plus vaste de refondation de l'école ». Il espère que le solde des créations et suppressions de postes sera positif dans le 19è. L'objectif est « d' allèger la journée de classe ». Cela passe par le « développement du périscolaire éducatif ». Pour y parvenir il y voit « deux conditions : concertation et débat, et d'autre part les moyens nécessaires ». Il a reconnu que les conditions n'étaient pas encore réunies puisqu'il fallait « créer une filière animation ».
Après cette phase de concertation, a-t-il ajouté, le Conseil de Paris décidera fin mars d'appliquer cette réforme dès la rentrée 2013 , « si les conditions de réussite sont réunies ».

La salle était composée d'une centaine de personnes. Les intervenants (parents, représentants de parents, enseignants, animateurs, syndicalistes) ont soulevé un certain nombre d'interrogations et d'inquiétudes qui ont porté sur :
  1. les objectifs de la réforme :
    • si l'objectif est d'alléger les heures de cours pourquoi commencer par la semaine et non par la répartition annuelle ?
    • Le choix du mercredi fait débat : certains pointent la nécessité d'un jour de repos au milieu de la semaine et préfèreraient le retour au samedi matin
    • certains doutent que la mise en place de ces nouveaux rythmes soit une mesure efficace contre l'échec scolaire et se prononcent plutôt pour une diminution des effectifs par classe
    • une directrice d'école prône une refonte des programmes qui ont été particulièrement alourdis par les différentes réformes Darcos
    • ces projets devraient se faire « dans le cadre national » pour éviter « une atomisation » des projets d'école
    • inquiétude face à la suppression de classes dans le 19è ( comme à l'école Barbanègre : 2 classes supprimées)
    • difficile de mettre en place une réforme quand « la confiance des enseignants s'est fissurée » . Une directrice d'une des écoles Simon Bolivard souligne la déception des enseignants qui avaient accueilli favorablement les promesses de F. Hollande pour l'école.
  1. Les conditions de mise en place des ateliers périscolaires éducatifs :
    * nécessité d'une coordination entre les équipes d'animateurs et les enseignants qui n'existe pas actuellement (pas d'heures de concertation prévues dans l'emploi du temps officiel)
    * flou sur les destinataires de ces ateliers : tous les élèves ? Les élèves volontaires ?
    * qui prendra les décisions (répartition des élèves ...)? qui sera responsable de ces activités ?
    * qui peut croire que les animateurs seront formés pour la rentrée scolaire alors que la filière de formation n'est pas encore crée ?
    * un animateur syndicaliste est intervenu pour souligner les différents problèmes qui se posent : majorité de vacataires, turnover important, donc pas de cohérence des équipes, problèmes de locaux, budgets de fonctionnement à définir. Il s'est donc prononcé pour un report à la rentrée 2014.

Le débat a fait apparaître que les conditions de réussite de cette réforme ne seront sûrement pas réunies à la rentrée 2013. La Mairie de Paris sera-t-elle vraiment à l'écoute des citoyens comme elle le prétend ? Nous verrons bien. En tout cas il est important de rester mobilisé.

Le Maire de Paris a reconnu par ailleurs que l’enveloppe de 5 millions d’euros prévue dans le budget 2013 de la Ville de Paris était insuffisante. Il a interpellé le gouvernement pour que l’aide de l’Etat de 50 euros par élève prévu uniquement pour la première année soit pérennisée. La question de l’insuffisance des moyens et les inégalités territoriales, au coeur de la loi Peillon qu’elle sous tend, ne cessent d’être dénoncés par la mobilisation !

Enfin nous rappelons que nos deux conseillers PG à la Mairie de Paris, Danielle Simonnet et Alexis Corbière se sont prononcés contre l'application de la réforme à la rentrée 2013.

Communiqué de presse des élu-es parisiens du Parti de gauche, Danielle Simonnet & Alexis Corbière, suite au débat au Conseil de Paris sur la réforme des rythmes scolaires.

Et, à noter sur nos agendas :
Discutons de l'avenir de l'école, réunion publique à l'initiative du Front de Gauche le mardi 19 mars !

Avec le Front de Gauche, portons une grande ambition
pour l’école de la République !

Réforme des rythmes éducatifs, refondation de l’École :
Peillon doit revoir sa copie !

Mardi 19 mars à 19h à Télébocal
12, villa Riberolle 75020 PARIS
au niveau du 35 rue de Bagnolet. Métro Alexandre Dumas.

Débattons entre parents, enseignant-e-s,
personnel-le-s du périscolaires, Atsem, gardien-ne-s,
avec les élu-e-s du Front de gauche du Conseil de Paris !


Patrice Blanchet

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