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lundi 11 février 2013

La fin de l'austerité passe par une remise en cause radicale de la politique actuelle


Dans le premier numéro de la Commune du 19ème, Marie-Noëlle Lienemann, membre de l’aile gauche du Parti Socialiste, s'exprimant dans un entretien, plaidait en faveur de mesures telles que la nécessaire remise en cause des traités européens, l’interdiction des licenciements économiques ou la lutte contre l’évasion fiscale. Si nous ne pouvons que nous réjouir de cette convergence avec les positions défendues par le Front de Gauche, l’analyse que nous portons sur l’action du gouvernement Ayrault, qui semble chaque jour plus résolu à renforcer l’austérité pour le peuple tout en prêtant une oreille attentive aux lobbying du MEDEF, est toutefois différente.

En effet, dans son interview, Marie-Noëlle Lienemann sous entend que la politique de l’actuel gouvernement pêche par un manque de lisibilité et par l’envoi de signaux contradictoires. Or, au Parti de Gauche, nous estimons, au contraire, que cette politique est parfaitement lisible. Elle fait malheureusement preuve d’une continuité et d’une cohérence sans faille en s’inscrivant dans les pas des politiques libérales qui ont échoué dans toute l’Europe, de la Grèce au Portugal, en passant par l’Espagne sans oublier l’Allemagne dont on voudrait nous faire oublier un peu vite qu’elle est le pays d’Europe qui a vu son taux de pauvreté et son niveau d’inégalités progresser le plus rapidement ces dix dernières années. Signature du TSCG qui institutionnalise l’austérité au niveau national via l’adoption de la « règle d’or budgétaire », pacte de compétitivité consistant à signer un chèque en blanc de 20 milliards € en faveur du MEDEF financé par l’augmentation de la TVA, refus de nationaliser Florange, promotion de l’accord Medef/CFDT qui renforce et institutionnalise le chantage baisse de salaire contre maintien de l’emploi, constituent autant de preuves de l’orientation austérito-libérale du gouvernement Ayrault.

Selon le Parti de Gauche, ce n’est donc pas un « cap stratégique plus lisible », pour reprendre les mots de Marie-Noëlle Lienemann, qui est nécessaire, mais une remise en cause de l’actuelle orientation politique, dont la continuité avec celle menée par les précédents gouvernements de droite n’est que trop manifeste malgré les efforts des communicants du gouvernement (politique fiscale qui favorise toujours les plus riches avec des taux d’imposition plus faibles que sous Chirac, augmentation anecdotique du SMIC, non remise en cause de l’allongement de l’âge au départ à la retraite, allégeance vis-à-vis du MEDEF, politique migratoire toujours aussi restrictive, harcèlement à l’égard des populations Roms).

C’est bien la mise en place d’une véritable politique de gauche qu’attend la population et non cette conversion au social-libéralisme qui n’a de sociale que le nom. Nous estimons que cela ne sera possible qu’avec un Front de Gauche fort, autonome et résolument opposé à cette austérité mortifère. Cette lutte résolue contre l’austérité, que le Front de Gauche a déjà engagée à travers le lancement de la campagne « l’alternative à l’austérité, c’est possible » devra être menée avec toutes les forces disponibles.

C’est pourquoi nous interpellons la gauche du PS et d’EELV, qui à l’image de Marie-Noëlle Lienemann ne se satisfait pas de la politique actuelle, les invitons à soutenir au Parlement les contre propositions des parlementaires du Front de Gauche et à s'opposer à la transcription dans la loi de l'accord MEDEF.

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